Au commencement, le château La Bruguière était une habitation agricole, communément appelée un mas, transformé au fil du temps en une résidence aristocratique. La construction d’un tel ensemble a été réalisée entre le 15ᵉ siècle et le 19ᵉ siècle. C’est l’œuvre de la famille Rodier. L’histoire de ce domaine et de cette famille reflète celle des Cévennes, de l’économie agricole médiévale aux guerres de religion, du mode vie féodal à la Révolution française.
À l’origine, Pierre Rodier, évêque de Carcassonne en 1300, appela ses neveux en Languedoc et les fit établir à Carcassonne, à Alais et à Anduze. Au milieu du 15ᵉ siècle, c’est la descendance d’Anduze qui construisit La Bruguière au centre de ses nombreux fiefs, près d’une source comme il se doit. Au 18ᵉ siècle, Antoine Rodier, Seigneur du mas de la Bruguière, agrandit la demeure en hauteur et largeur, intégrant un puits de jour central sur le principe des villas romaines à atrium. Puis son fils, avocat au Parlement de Toulouse, anobli, continua à transformer ce domaine agricole en un château de plaisance néoclassique avec des jardins à la française. Les terres de La Bruguière s’étendaient alors sur la moitié de la plaine, entre les routes de Quissac et St Hippolyte du Fort. En 1858, Ernestine Rodier de la Bruguière, héritière du domaine malgré son statut de fille, se marie, mais décide de garder son noble nom de jeune fille. Sa fille Louise, sans descendance, sera la dernière à l’habiter, avant de le vendre comme le reste de ses terres. La Bruguière sera restée 500 ans dans la même famille.
Ce lieu au charme intemporel fait toujours écho à la mémoire de son passé. On y trouve encore la trace d’un souterrain, d’un circuit d’eau qui alimentait le parc, d’un bassin pour recueillir l’eau de la source, des allées de buis et des grands arbres qui ont presque 200 ans. C’est pourquoi les tornagais.es l’appellent affectueusement « le château ».
Ce parc de trois hectares est une source d’inspiration et de beauté tout au long de l’hiver, du printemps, de l’été et de l’automne. Aux beaux jours il révèle un atout secret : un grand bassin naturel avec vue sur les contreforts des Cévennes et ses hameaux perchés. Ce bassin de nage biologique de dix-sept mètres de long ne reçoit aucun traitement chimique. La qualité de l’eau, exceptionnelle, est assurée grâce à un mouvement perpétuel, une filtration naturelle et une oxygénation par des plantes aquatiques. C’est une eau vivante et pure, comme celle des rivières des Cévennes.

Restaurer cet écrin de verdure sans lui ôter ce côté « désordre naturel et composé » si délicat, de manière responsable, nous tient particulièrement à cœur. C’est pourquoi nous récupérons et recyclons l’eau, tout en réhabilitant le parc posément, avec des plantes qui ne nécessiteront pas d’arrosage à maturité.
La Bruguière se situe à Tornac, une commune gardoise et occitane, au pied des Cévennes méridionales. Labellisée « Territoire Bio engagé », elle s’étend des contreforts des Cévennes à la plaine viticole et à la garrigue. Exposée à un climat dit « méditerranéen franc », la commune possède un « patrimoine naturel remarquable ».